Coupe d’Afrique des nations Egypte 2006

Jeu et joueurs

Le jeu

Le début de match est entièrement à l’avantage des Sénégalais qui récupèrent la majorité des ballons et dominent des Nigérians plutôt timides de nouveau. C’est pourtant le Nigeria par Taiwo qui se procure la plus belle occasion d’ouvrir la marque. Malchanceux sur ce coup-là, les hommes d’Eguavoen appuient alors sur l’accélérateur et c’est cette fois le Sénégal qui recule. En seconde période, la partie s’équilibre et les deux équipes se partagent la possession du ballon. A l’approche de la fin du temps réglementaire, les entraîneurs font chacun entrer d’habituels titulaires pour tenter de forcer la décision. Le Sénégal, plus frais en attaque, pousse mais c’est le Nigeria qui profitera d’un mauvais placement des défenseurs sénégalais pour inscrire le but vainqueur à dix minutes du coup de sifflet final. Comme en 2002, les Super Eagles enlèvent la petite finale.

Les Sénégalais

Peu inspiré sur le but nigérian, P.DIOUF avait été sauvé plus tôt par sa barre sur un coup-franc de Taiwo. Respectivement pris de vitesse par Utaka et absent au marquage de Lawal à la retombée du ballon, N’DAW et DAF ne sont pas non plus exempts de tout reproche. En charnière centrale, DIAKHATE et DRAME ont fait preuve de davantage de rigueur. En milieu de terrain, DJIBA a fait souvent la loi mais il a pris beaucoup de coups et a dû céder sa place à BOUBA DIOP en fin de match. Devant, les entrées en jeu de H.CAMARA ou NIANG n’ont rien changé. Avant eux, S.CAMARA et D.KAMARA avaient manqué d’adresse dans le dernier geste.

Les Nigérians

Auteur d’une belle envolée pour parvenir à dévier en corner un centre-tir vicieux de N’Daw, ENYEAMA n’a pratiquement jamais eu à s’employer. Devant lui, ODIAH a plutôt bien commandé sa défense, même au plus fort de la domination sénégalaise. TAIWO n’a pratiquement jamais été battu dans son couloir gauche. Avec un peu plus de réussite, le Marseillais aurait même pu ouvrir la marque sur un superbe coup-franc. LAWAL a profité d’une erreur de concentration dans la défense nigériane pour inscrire l’unique but de la partie. Sur l’action, le passeur se nomme UTAKA. L’attaquant rennais, une nouvelle fois plutôt maladroit à la finition, a perforé la défense adverse à plusieurs reprises avant de centrer. Pour son probable dernier match avec les Super Eagles, OKOCHA n’a pas été transcendant. Le meneur de jeu emblématique s’est surtout impliqué dans la circulation du ballon. Malgré quelques occasions, MARTINS n’est jamais parvenu à se montrer véritablement menaçant.

Victime d'une faute dans la surface en fin de match face à l'Egypte (1-2), Diomansy Kamara crie au scandale. Pour le Sénégalais, le penalty était "net" et les Pharaons sont passés en finale sur une erreur d'arbitrage. "L'Afrique s'en sort pas grandie", conclut-il. Interview !

Y avait-il penalty sur toi en fin de match ?


D.K. : Bien sûr. C'est le tournant du match. Moi, je vois l'arbitre et je suis persuadé qu'il va siffler le penalty. Il se dirige d'abord vers le point de penalty et ensuite il siffle un six mètres. C'est inadmissible. Il y a penalty ! Le premier, il le siffle. Et il doit siffler celui à la 90e minute. Aujourd'hui, l'Egypte est en finale grâce à une erreur d'arbitrage.


Le Sénégal a été volé ?

D.K. : Bien sûr qu'on a été volés ! Il y a un penalty net. Regardez les images, l'arbitre doit siffler. Les règles sont les mêmes pour tout le monde, qu'on soit à l'extérieur ou à domicile. Il y a penalty, il doit le siffler. Mais il ne le siffle pas et on est éliminés. On est vraiment très, très déçus. On ne méritait pas cette élimination.


Vous auriez pu vous qualifier ?
D.K. : L'Egypte était devant son public. Ils ont joué avec l'arbitre. Je pense qu'on a fait un très gros match et que l'Egypte ne méritait pas de passer. C'est vrai qu'en marquant plus tôt, on aurait pu se mettre en danger. C'est dommage. On est très déçus, surtout de perdre comme ça.

Vous allez vous remotiver sur la petite finale ?

D.K. : Ah, non, non... Nous, ce qu'on volait, c'était aller en finale. La petite finale, on n'en a rien à foutre ! Ça ne nous intéresse pas. On est déçu parce qu'on pensait vraiment aller loin dans cette Coupe d'Afrique mais se fait éliminer par le pays organisateur. Je pense que l'Afrique ne sort pas grandie et fait des pas en arrière avec se genre d'arbitrage.

Suspendu six mois, Mido s'explique en exclusivité. Surpris et un brin fataliste, l'Egyptien met en cause le sélectionneur et la fédération égyptienne. Mais il réitère son amour du maillot égyptien et déclare qu'une victoire des Pharaons en finale de la CAN serait aussi la sienne. Interview !

AHMED HOSSAM MIDO, que s'est-il passé exactement face au Sénégal ?

A.H.M. : J'ai été remplacé et j'ai demandé pourquoi. "Pourquoi vous me faites tout le temps sortir ? Pourquoi suis-je toujours le premier à être remplacé ?" C'est juste ça ma question et c'est pour ça que tout le monde a cru que je me disputais avec lui. Mais c'est totalement faux.

Vous n'avez donc pas insulté Hassan Shehata ?

A.H.M. : Non, rien du tout ! J'étais en colère mais je n'ai pas mal parlé, ni insulté personne. J'ai simplement demandé pourquoi je sortais. Donc j'ai été surpris en apprenant la nouvelle. C'est comme ça que les choses se passent en Egypte. Mais ça n'affectera pas mes performances avec Tottenham. Je vais retourner avec les Spurs et essayer d'inscrire autant de buts que je peux car mon objectif est toujours le même : disputer la Coupe d'Europe. C'est mon rêve aujourd'hui. Je veux retourner en Angleterre jouer au vrai football car ils me manquent beaucoup. J'espère pouvoir jouer ce week-end contre Sunderland.

Vous allez manquer la finale de la CAN dans votre pays. Comment régissez-vous ?

A.H.M. : C'est incroyable ! J'ai été choqué par cette décision. Je ne sais pas pourquoi ils ont pris une telle décision mais j'y ai beaucoup réfléchi. Je pense que, si l'Egypte gagne la CAN, ils diront : "Nous avons gagné parce que nous avons pris une mesure disciplinaire contre Mido et les autres sont des héros" et, s'ils perdent, ils diront : "C'est à cause de Mido et de son attitude vis-à-vis de l'équipe". C'est comme ça qu'ils pensent dans ce pays.

Quelle sont vos relations avec le sélectionneur ?

A.H.M. : Pour être honnête, je me moque de lui, vraiment. C'est un local. Avant d'être sélectionneur de l'Egypte, il entraînait une équipe de seconde division. Je ne le connais même pas. Et je n'ai pas besoin de lui parler. Il est sélectionneur, je suis joueur et c'est tout. Cela dit, je ne suis pas allé le voir après le match et je ne l'ai pas insulté. Je lui ai juste demandé pourquoi il m'avait sorti. Mais, pour être exact, cette décision n'est pas sa décision. C'est celle de la fédération. En fait, ils pensent que si on perd la compétition, ils pourront dire : "Mido a fait ci ou Mido a fait ça". C'est incroyable mais c'est comme ça que les choses se passent au Moyen-Orient. Mais, pour être honnête, je m'en fous.

Regrettez-vous tout de même certains de vos gestes ?

A.H.M. : Non, je ne regrette rien car je n'ai rien dit du tout. A la télévision, ça avait l'air méchant mais je ne l'ai pas insulté.

Comment ont réagi vos coéquipiers à cette décision ?

A.H.M. : Les gars sont vraiment déçus. Ils ne peuvent pas le dire bien sûr mais ils sont très déçus parce qu'ils m'aiment bien. Ils savent comment je suis. Ils savent que j'aime l'équipe et que je veux les aider. Ils sont fantastiques et je leur souhaite vraiment bonne chance. J'espère qu'ils gagneront le tournoi. S'ils gagnent, je gagnerai aussi. Ils ont pris la décision de m'exclure de la CAN. C'est la vie... et la vie continue.

La fédération égyptienne n'a pas été tendre avec vous. C'est dur pour vous de jouer pour l'Egypte ?

A.H.M. : Non, c'est merveilleux de jouer pour l'Egypte parce que j'adore les gens ici. J'adore les gens qui chantent mon nom dans les stades. C'est pour eux que je suis venu ici, pour personne d'autre. Pas pour la fédération égyptienne, pas pour le sélectionneur, pas pour les joueurs. Je suis venu pour gagner la CAN pour eux. Je suis venu ici pour marquer des buts pour mon pays alors que Tottenham ne voulait bien sûr pas me laisser partir. Et je pense toujours que, quelle que soit la décision qu'ils aient pu prendre, ça n'affectera pas le sentiment des Egyptiens. Ils m'aiment toujours. J'aime les gens ici et tout ceci n'y changera rien.

Vous ne pensez pas que le public égyptien va vous en vouloir ?

A.H.M. : Ils savent que j'aime mon pays. Et tous ceux qui s'intéressent au football savent que je n'ai pas insulté le sélectionneur. Mais ce sont des amateurs. Le sélectionneur est un amateur et, à la fédération, ce sont des amateurs. Ils croient tout savoir mais la vérité est qu'ils ne savent rien.

En disant cela, on va dire que vous êtes arrogant parce que vous jouez en Angleterre...

A.H.M. : Je ne suis pas arrogant. Je suis un joueur professionnel du championnat anglais et ce sont des amateurs.

Qu'allez-vous faire pendant la finale ?

A.H.M. : Je regarderai la finale à la télé. Et j'espère de tout mon coeur qu'on va gagner, pour les joueurs et pour tout le peuple égyptien. Si je pouvais faire quelque chose, je le ferai mais je ne peux rien faire. Je peux juste regarder la télé. S'ils gagnent, je serai heureux pour l'équipe mais aussi pour moi-même car j'ai participé à ce tournoi. Je suis quelqu'un de très positif. La vie ne s'arrête pas là. Tant que ma famille, mon fils et mes parents vont bien, c'est la chose la plus importante. Le reste, je m'en fous.

Vous jouerez encore pour l'Egypte à l'avenir ?

A.H.M. : Bien sûr que je porterai à nouveau le maillot égyptien. La vie continue. Les problèmes que j'ai aujourd'hui, je les avais déjà avant.

Aruna Koné estime qu'après la victoire face au Cameroun, la Côte d'Ivoire a "passé un cap" avant de défier l'Egypte en finale. En pleine confiance, l'attaquant évoque également les retombées qu'aurait une victoire pour son pays. Interview !

ARUNA KONE, tout le monde se demandait comment vous alliez réagir après votre victoire face au Cameroun, et vous avez confirmé face au Nigeria...

A.K. : Oui, c'est vrai. On a passé un cap. Depuis ce match contre le Cameroun, on s'est tous dit ça. Il s'est passé quelque chose. On a maintenant une source de motivation en plus, je ne sais pas comment l'expliquer. On s'est dit après cette victoire que, de toute façon, il n'y aurait pas plus dur.

Vous aviez eu du mal à vous libérer avant cette rencontre ?
A.K. : Oui, mais maintenant on est libres. On est arrivé ici présentés comme les favoris, et ce n'était pas facile à gérer. Avec le jeu qu'on a produit, les gens commençaient à placer le Cameroun devant nous. Maintenant, on est vraiment libérés. C'est comme si on avait déjà gagné la CAN, mais on ne l'a pas encore...

Beaucoup parlent de "déclic", c'est votre avis ?

A.K. : On sent que quelque chose a changé. On commence à être bons. On avait un problème de mental, et maintenant, je pense qu'on ne l'a plus. Après les deux défaites face au Cameroun lors des éliminatoires, le coach (Henri Michel, ndlr) nous disait qu'on était de bons joueurs, mais que mentalement, on n'était pas bons. Maintenant, je pense qu'on a montré qu'on arrivait à gérer la pression. Ce "truc" qui nous manquait dont parlait Didier, je pense que dorénavant on l'a montré face au Cameroun et au Nigeria.

Votre équipe a dû passer par une épreuve douloureuse aussi, avec le deuil qui a frappé Aruna Dindane (le joueur a perdu sa fille âgée de cinq mois). Le fait qu'il revienne vous voir, cela vous a soudé encore plus ?

A.K. : Oui bien sur. A chaque fois qu'on participe à une grande compétition, il nous arrive ce genre de choses. Au début des éliminatoires, nous avons perdu notre entraîneur-adjoint. Avec le deuil qu'a vécu Aruna (Dindane), cela nous a motivé encore plus. Maintenant, il faut que l'on gagne cette CAN pour lui.



Vos deux dernières victoires ont été suivies de scènes de liesse en Côte d'Ivoire. Vous êtes conscients du rôle que vous avez dans votre pays qui traverse une crise difficile ?

A.K. : Oui, on le sait. J'ai vu un peu à la télévision les images après la victoire contre le Cameroun. C'est en pensant à tous ces gens qu'on se sent obligé de gagner. Cela nous met une pression positive. Avec cette crise que traverse le pays, c'est vraiment important de faire plaisir à tous ces gens. Quand on gagne, le peuple est content.

Vous allez affronter l'Egypte en finale, privée de Mido (suspendu après sa rixe avec son sélectionneur)...

A.K. : C'est une bonne chose pour nous. C'était un point fort de leur attaque. Avec lui, on allait peut-être jouer plus bas. C'est une bonne équipe, collectivement ils sont forts. Après les matches de poules, j'ai su qu'ils iraient en finale.

Vous craignez l'ambiance hostile qui vous attend ?
A.K. : L'ambiance, on s'en fout. On va jouer comme d'habitude, même si on sait qu'ils seront motivés trois ou quatre fois plus que lors du match précédent. Nous, on ne pense qu'à remporter ce match.


Pensez-vous avoir d'ores et déjà avoir envoyé un message à vos adversaires du premier tour en Coupe du monde (la Côte d'Ivoire est dans le groupe de l'Argentine, des Pays-Bas et de la Serbie-Monténégro) ?

A.K. : Je pense que oui. Mais si on arrive à remporter cette CAN, cela va changer encore plus de choses. On nous place comme outsiders dans ce groupe, mais on va créer la surprise. Ce sera difficile, mais si on arrive avec ce titre de champion d'Afrique, ce sera mieux.

L'Egypte pour le record

La folie du Caire.
C'est Mido qui avait raison : la finale de la Coupe d'Afrique opposera bien l'Egypte à la Côte d'Ivoire. Mais l'attaquant égyptien ne devrait pas, sauf coup de bluff monumental que Drogba n'a pas exclu, prendre part à l'affiche de feu qu'il avait lui-même pronostiquée à la veille du match d'ouverture. Egypte - Côte d'Ivoire, vendredi à 17 heures au Caire, est en passe de devenir un classique du football africain. Les deux équipes se sont rencontrées en éliminatoires de la Coupe du monde 2006 (2-1 et 2-0 pour les Ivoiriens) et il y a exactement onze jours au premier tour de cette CAN (3-1 pour l'Egypte). Elles promettent un match d'une grande intensité, au diapason d'un tournoi excitant, d'un bon niveau technique et qui a confirmé un certain resserrement des valeurs à l'échelle du continent noir.



Les deux sélections s'avancent surtout vers un possible titre historique pour l'une et l'autre. L'Egypte, portée par son public, serait la première nation à remporter cinq Coupes d'Afrique en cas de victoire devant ses 75 000 supporters (comme elle, le Cameroun et le Ghana ont quatre titres). Vainqueur des deux premières CAN mises en jeu (1957 et 1959), puis de deux titres en 1986 et 1998, elle a mené son tournoi avec autorité, remportant quatre victoires pour un nul isolé le Maroc (0-0), déjouant le plupart des pronostiqueurs locaux. Avec un noyau dur de joueurs qui évoluent au pays (19 sur 23), l'Egypte a basé sur sa réussite sur celle de ses clubs, notamment Al-Ahly, Zamalek et ENPPI, incontournables chaque saison en Ligue des champions d'Afrique.

La double mission des Ivoiriens

Face à l'équipe de Hassan Shehata, se trouve une certaine idée de la modernité du foot africain. Titrée à une reprise (1992), la Côte d'Ivoire est devenue, à l'image de ce qu'était le Cameroun en 2000, une équipe associant plusieurs joueurs de très haut niveau, évoluant dans de bons ou très bons clubs européens (Drogba, Kalou, Kolo Touré), et entraînée par un homme, Henri Michel, rompu aux compétitions internationales depuis sa demi-finale de Coupe du monde avec la France, en 1986. Ce match d'une vie rejoint, pour les Ivoiriens, un défi intime et une cause nationale beaucoup plus large. Les Eléphants sont venus en Egypte avec l'idée de prouver que leur place à la Coupe du monde ne devait rien au hasard, comme ils avaient cru le comprendre entre les lignes. En sortant le Cameroun aux nerfs (1-1, 12-11 t.a.b.) puis le Nigeria à l'efficacité (2-1), ils ont accompli cette première mission.

Les joueurs ivoiriens savent aussi à quel point ils sont, au pays, la dernière cause de fierté et d'unité nationales. «On peut avoir un rôle, mais on sait quelles sont nos limites, tempère Didier Drogba. On joue pour nous». N'empêche, le président Gbagbo a fait savoir qu'il serait représenté au Caire par une délégation de 160 personnes. «Nous méritons tous les résultats que nous avons obtenus, a déclaré Henri Michel pour recadrer le débat. L'équipe est jeune, elle progresse à chaque sortie.» Il faudra encore franchir un cap pour devenir, au moins l'espace d'un match, et pour deux saisons, la meilleure nation africaine.

Les équipes probables

EGYPTE : El Hadary - Barakat, Gomma, Saïd, El-Sakka, Abdel Wahab ou T. El-Sayed - Shawki, Ahmed Hassan (cap.), Abo Treka - Zaki, Moteb.

CÔTE D'IVOIRE : Tizié - Eboué, K.Touré, Kouassi, Boka - Zokora, Faé, Akale, G.Y. Touré - A. Koné, Drogba

EGY - CIV : 0-0 (4-2 tab)

L'Egypte a remporté chez elle, dans son stade du Caire, sa cinquième Coupe d'Afrique des nations face à la Côte d'Ivoire aux tirs au but (4 tab à 2). Les deux équipes n'avaient pu se départager ni dans le temps réglementaire, ni durant la prolongation (0-0). Ce sont finalement les Ivoiriens Didier Drogba et Baki Koné qui ont vu leur tir repoussé par le portier égyptien El-Hadary. Abdel Halim a manqué le sien pour les Pharaons, toutefois sans conséquence pour le pays organisateur qui s'adjuge son cinquième titre dans la compétition, ce qu'aucune équipe africaine n'avait réussit jusque là. Cette finale aura néanmoins été une nouvelle fois marquée par un arbitrage pour le moins discutable.

Un but égyptien refusé sur une faute difficile à voir (84e), un penalty sifflé pour les Pharaons sur une faute inexistante de Kouassi (94e), l'arbitre de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations a joué avec les nerfs des deux équipes. Ce dernier s'était déjà illustré lors de la demi-finale Egypte-Sénégal. Alors que les Pharaons menaient 2 buts à 1 face aux Lions de la Teranga, quelques minutes après l'esclandre Mido, celui-ci avait malencontreusement oublié un penalty pourtant évident pour les Sénégalais à moins de deux minutes de la fin du match. Et quand à la 97e minute de cette finale, Drogba s'est agenouillé devant les responsables de la Confédération africaine après le penalty imaginaire sifflé contre la Côte d'Ivoire lors de la première période de la prolongation, c'est avec ces mots qu'il a livré son sentiment : «La honte, c'est pas possible !». Heureusement pour les «Eléphants», le capitaine des Pharaons Hamed Hassan a "rendu" justice en tirant sur le poteau, permettant aux Ivoiriens de rester en course au moins jusqu'à une séance de tirs au but qui leur a été fatale.

Cette fin de rencontre animée a toutefois eu le mérite de faire oublier un match bridé par l'enjeu. Si le faible nombre d'occasions ivoiriennes durant les quarante-cinq premières minutes est apparu assez logique, Drogba et les siens préférant jouer le contre face à une équipe d'Egypte qui a évolué devant près de 74 000 spectateurs acquis à sa cause, le manque d'engagement des Pharaons a été lui plus surprenant avec un jeu très stéréotypé. La deuxième période a été du même tonneau, ou presque, hormis quelques tentatives vaines de chaque côté et une occasion "en or" manquée par Didier Drogba qui a vu sa reprise aux six mètres s'envoler dans le ciel du Caire (77e).

L'Egypte, seule équipe invaincue du tournoi, s'impose ainsi pour la cinquième fois. La Côte d'Ivoire, qui avait perdu face aux Egyptiens en poule (1-3) mais vainqueur deux fois des Pharaons lors des qualifications pour la Coupe du monde, peut se consoler de sa désillusion en pensant au Mondial allemand.