un homme mythique et prophétique , Sidi Hend Abudali

Sidi Hend Abudali, un homme mythique et prophétique
l “Win is vuren ach dhadhik ur yet sugued ad yeghli” (celui qui se couvre de ta bénédiction, n’aura pas peur de tomber), chantait Belkhir Mohand Akli, dans une célèbre chanson dédiée au chikh Mohand Abudali.






A l’occasion de la Tséviétha de cette année, la tombe et la demeure de ce chikh sont les principaux sites que les visiteurs n’oublient pas de visiter. Mort, il y a 25 ans, le chikh, insuffle toujours sa baraka aux visiteurs. Il a vécu en mythe et est mort en mythe. De son vrai nom Abdelatif Ahmed. Il est né en 1885 et mort en 1980. Une longue vie de 95 ans vécue dans le mythe. Même après sa disparition, l’image du chikh reste intacte dans l’esprit des jeunes, on raconte, que lorsqu’il été enfant, il a disparu de son berceau. Ce n’est que trois jours aprés qu’il réapparut, en plume dans son berceau. Le père consolait pendant ces jours, sa mère, en lui disant qu’il a été emporte par les anges. “Encore petit, vers l’âge de 4 ans, Sidi Hend a escaladé un très haut roche qui se trouve près du village de Cheurfa. Il est monte jusqu’au sommet et ne voulait pas redescendre. Il est resté ainsi sur ce sommet, tout seul pendant trois jours”, nous raconte Fatiha, l’une des proches du chikh et A. Fatiha d’ajouter “lorsque nous marchons avec lui sous les grandes pluies, nous nos corps sont tous mouillés, et lui étrangement, ne ressent rien et la pluie ne le le mouille pas”.
Durant les grandes inondations et pluies torrentielles de 1974, au bout du troisième jour, le chikh a fait appel, pour qu’on organise le N’wel. Après avoir organiser cette manifestation, le déluge s’est stoppé, nous raconte-t-on.
Durant la Guerre de Libération, il a aussi contribué à sa façon. L’argent des offrandes, était remis aux moudjahidines par le biais de ses oncles qui habitaient Afajen (Boudjima).
A sa mort, il fut enterré, à Askif, un lieu qui se trouve dans sa demeure, et où le chikh aimait passer le plus de son temps.
Sa maison est devenu un sanctuaire, un lieu de pèlerinage. On se recueille sur sa tombe, on donne l’offrande, on implore sa baraka et on met son burnous, (synonyme de baraka et du bon sort). Cheikh Abudali, avait un monde propre à lui. Il a été difficile de le cerner et de le comprendre. Il est connu surtout pour ses paroles prophétiques. Il a prédit des choses, sans risque de se tromper. Sa renommée a vite fait le tour de la région et même au-delà. C’est ainsi qu’on le sollicite pour prédire les choses avant de s’engager dans une affaire ou une aventure, à l’exemple de voyages vers l’étranger. Il ne parlait pas dans le vide, mais surtout, il n’aimait pas l’argent. Il est resté indifférent à ce monde, particulièrement à l’argent, le chikh Abudali, on le sollicite aussi pour l’imploration de Dieu, afin d’exaucer les prières et les vœux des citoyens. “Souvent lorsqu’il prie Dieu pour quelqu’un, ses vœux sont exaucés”, nous dit une femme d’une soixantaine d’année, qui recevait les visiteurs, assise, près du sanctuaire du chikh. Le chikh, dans ses prophéties, ne machait pas ses mots. Il disait toutes les choses, bonnes ou mauvaises. On l’aime et on le redoute à la fois. “Il a été un homme mystérieux et un proche de Dieu”, nous dit une autre vieille, assise, dans l’une des “Tazka” du chikh.
Abudali, est mort, il y a tout juste 25 ans, sans laisser d’enfants. Il reste un mythe, un homme célèbre et singulier. Il est aimé et respecté. La preuve, c’est cette interminable chaîne de pèlerins, qui se réunit auprès de sa tombe, presque quotidiennement.

M. H