INTERVIEW DE AZZEDINE AIT DJOUDI (ENTRAINEUR DE LA JSMB) ;
Après avoir vécu deux saisons exceptionnelles avec à la clé un doublé (à la tête de l’USMA) et un titre (avec la JSK), Azzedine Aït Djoudi a entamé un nouveau challenge avec la JSM Béjaïa où il a été chargé de reconstruire un club qui a connu une période noire marquée par une lamentable relégation. Un peu moins médiatisé depuis son départ de la JSK, Aït Djoudi n’en demeure pas moins un des chefs de file de cette génération de jeunes entraîneurs qui a apporté un souffle nouveau au football algérien, et ce, malgré de nombreuses difficultés pour travailler.
— La JSMB est à dix points d’une place pour l’accession...
Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut perdre espoir. Il reste encore douze journées et un écart de dix points n’est pas vraiment impossible à réduire avec la victoire à trois points.
— Vous croyez vraiment que l’accession est possible cette saison ? Ecoutez, moi quand j’ai pris en main la JSMB, elle était dans une situation délicate. Il fallait reconstruire et je pense sincèrement qu’il y a un léger mieux aujourd’hui. A mon arrivée, Béjaïa était décimée et amorçait une vertigineuse descente aux enfers. Donc, le premier objectif, c’était de redonner une âme et un esprit conquérant à l’équipe. En toute modestie, je pense avoir réussi à le faire. Maintenant, il est évident que nous jouerons nos chances pour l’accession jusqu’au bout.
— Lors de ces deux dernières saisons, vous avez remporté un doublé avec l’USMA et un titre avec la JSK. Avec Béjaïa, ce sera plus difficile ?Oui, mais on ne peut pas comparer la JSMB à deux grosses cylindrées de l’élite. D’abord, le budget de la JSMB est loin d’être celui de la JSK et de l’USMA. Ensuite, il ne faut pas oublier que ces deux équipes renferment les meilleurs joueurs du pays.
— Avez-vous constaté une différence de niveau entre la première et la deuxième division ? Il y a une nette différence aussi bien sur le plan du volume de jeu, du rythme et des tactiques. La division Une est bien supérieure.
— La JSK vient de changer de coach. Cela vous inspire- t-il une réflexion ? Je crois que j’ai trop parlé de la JSK. C’est un club qui m’est cher et qui continue son bonhomme de chemin. Je n’ai pas à commenter ce qui s’y passe.
— Que pensez-vous de ces entraîneurs étrangers qui commencent à venir en masse en Algérie ? Je me suis déjà exprimé sur ce sujet et ma position n’a pas changé. Moi, je suis pour les techniciens qui ramènent un plus, c’est-à-dire ceux qui ont entraîné de grands clubs ou tout au moins qui ont une carte de visite assez étoffée.
— Est-il vrai que vous avez été sollicité par des clubs de l’élite alors que vous êtes toujours en poste à Béjaïa ? Oui, je le confirme. J’ai été sollicité mais si je suis venu à Béjaïa, c’est parce que je me suis engagé jusqu’à la fin de la saison avec M. Tiab, le président de la JSMB, qui est un homme remarquable que je ne saurais trahir. Ceci dit, j’ai été très honoré par les sollicitations.
— On parle souvent de l’arbitrage en ce moment. Est-ce que vous avez un commentaire à faire sur ce sujet ? Par deux fois, la JSMB a été victime d’erreurs d’arbitrage. Sur deux rencontres, on a sifflé des penalties contre nous à la dernière minute. Cela nous a coûté des points, mais je ne veux pas dire que tous les arbitres sont mauvais. Au contraire, il y en a qui sont excellents.
— Certains ont accusé Medjiba d’être à l’origine de désignation d’arbitres “orientées” ?Moi, je dis que l’arbitrage est un corps et s’il y a des problèmes, ils ne peuvent pas être imputés à un seul homme.
— Avec Neggazi et Menad, vous constituez une nouvelle génération de jeunes entraîneurs qui semblent assurer la relève...
Oui, mais pour qu’il y ait une bonne relève, il faudrait en finir avec cette valse frénétique des entraîneurs. En Europe, par exemple, on laisse l’entraîneur travailler.
— Mais il saute en cas de mauvais résultats ?C’est une tendance dans tout le football mondial. C’est toujours l’entraîneur qui saute mais après une série de mauvais résultats. En Algérie, c’est différent. Il suffit de perdre un seul match et vous êtes sur la sellette. Alors comment voulez-vous travailler correctement dans ces conditions ?
— En quelques années, vous avez étoffé votre palmarès au point même d’être désigné comme le meilleur coach algérien. Il ne vous reste plus qu’à espérer l’E.N. ?
Je vais être sincère avec vous. Moi, je dis l’EN pourquoi pas ? J’estime que ce serait l’aboutissement suprême de mon métier d’entraîneur et un grand honneur pour moi que de diriger la sélection nationale. Tout entraîneur qui se respecte rêve de diriger un jour l’EN. Alors, je ne vais pas faire preuve d’hypocrisie ou de fausse modestie. Moi, la sélection ça m’intéresse !
Propos recueillis par H.B.
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